A propos des liens entre les manosphères et les jeux vidéo

Bien que l’industrie du jeu vidéo essaie d’inclure de plus en plus de joueurs et joueuses, en particulier des minorités, elle a encore beaucoup à faire. Comme le souligne Emma Vossen, chercheuse en études culturelles qui a travaillé sur les phénomènes de gatekeeping : «women are routinely subjected to gendered harassment while playing games, and in physical spaces of games culture, such as conventions, stores, and tournaments» (Vossen, 2018:4).

Afin de lutter contre les groupes oppressifs qui harcèlent les minorités, des entreprises intègrent dans leur équipe des personnes hautement qualifiées pour réfléchir et développer des stratégies afin de favoriser l’inclusion comme une valeur importante qui se reflète dans les créations. Cette inclusivité est intégrée dans des jeux vidéo comme Life Is Strange, Assassin’s Creed Odyssey dans lesquels tous les joueurs peuvent choisir d’avoir des relations amoureuses avec des hommes et des femmes avec Alexios ou Kassandra. Néanmoins, la compréhension des manosphères est importante en raison de deux phénomènes.

Ce billet a grandement été inspiré par le merveilleux travail de Thomas V. et bien que je ne mobilise pas les mêmes bibliographies, ce serait erroné de ma part de dire que son documentaire a eu une grande influence sur mon travail, ce billet et sur mes idées.

D’une part, peu de groupes sociaux, mais bruyants, continuent de s’appuyer sur des idées oppressives. Ces groupes, majoritairement composés d’hommes, harcèlent les femmes, les féministes, les «libéraux» au sens anglosaxon de progressistes et tentent de recruter des jeunes hommes, notamment parmi les joueurs de jeux vidéo. Ces groupes ont également tendance à harceler les employés des entreprises produisant des jeux vidéo et forcément, cela concerne directement l’industrie. Une récente étude britannique réalisée par Ukie, un groupe de réflexion britannique, a montré que 21% des travailleurs de l’industrie du jeu vidéo se considèrent comme LGBTQIA +.

D’autre part et derrière ce sombre tableau, les jeunes générations sont de plus en plus fluides entre les genres. « Millenials » et « Gen Z » sont même surnommés « genderfluid generations ». Par ailleurs comme les enfants de la génération Z sont de futurs joueurs et joueuses, il est important de comprendre comment les groupes de haine se comporteront afin de définir notre politique. Selon l’enquête #MOIJEUNE, citée par l’ADN Groupe, plus d’un dixième des jeunes entre 18 et 30, actuellement, «  ne se considèrent ni homme, ni femme. Pour se définir, c’est la catégorie non-binaire qui convient à 36% d’entre eux, quand d’autres optent pour « gender fluid » (11%), ou ne se sentent appartenir à aucune des catégories de genre (8%) » (Hadjadji, pour l’ADN, 2019).

Autrement dit, nous sommes dans la problèmatique suivante : actuellement, des groupes oppressifs issus des manosphères s’organisent pour harceler ou influencer des joueurs et des joueuses qui selon certaines études sortent des modèles performatifs traditionnels des genres. L’objectif de ce billet et n’est pas de comprendre les groupes LGBT+ qui semblent être des moteurs positifs d’innovations et d’inclusivités dans le milieu du jeu vidéo. En effet, pour cela, je renvoie aux travaux d’Adrienn Shaw et de Bonnie Ruberg (2015 ; 2017 ; 2020). Au contraire, l’objectif sera de se focaliser sur les manosphères à partir de travaux déjà menés en gender studies et en game studies.

les manosphères : pluralités de groupes misogynes

A l’issu de l’état de l’art que j’ai pu réaliser dans la temporalité qui m’était donné, il apparait que le jeu vidéo est un lieu de convergence entre plusieurs groupes d’hommes ayant pour point commun le rejet des mouvements plus ou moins affiliés aux féminismes. Le premier de ces groupes qu’il convient de mentionner concerne les hommes plus ou moins affiliés au mouvement MRM (pour men’s rights mouvement), qui intègre donc les men’s right activists. Comme l’étudie Debbie Ging, ce mouvement est issu d’une scission avec le mouvement de libération des hommes, un mouvement féministe des années 1970. Ging écrit :

« Inspired by second-wave feminism in the 1970s, the « men’s liberation » movement was committed to critiquing conventional understandings of masculinity (Carrigan, Connell, and Lee 1985) but soon split into proand antifeminist factions (Messner 2016), due largely to disagreements over the claim that male privilege adversely affects women (Messner 2016). »

(Ging 2019:639)

Ce mouvement est expliqué par Ging de manière plurifactorielle. Tout d’abord, il part du postulat erroné que l’égalité femme-homme a été atteint. Deuxièmement, les nouvelles vagues féministes contribueraient à un certain déclin de la masculinité et donc des hommes. Ce qui à ce jour reste non observé effectivement. Dernièrement, les libérations des femmes auraient rendu moins désirables les hommes.

Ces deux derniers postulats a conduit certains hommes à théoriser les masculinités en s’appuyant sur des conceptions biologiques erronées. C’est de la sorte qu’un champ lexical autour des masculinités alphas ou masculinités betas émergea. Un exemple de ces masculinités revendiqués serait entre autres le cas des incels (pour involuntary celibates). A ce sujet, Ging écrit :

« Calling themselves « betafags » and « incels » (involuntary celibates), and claiming to applaud Isla Vista killer Elliot Rodger, contributors to these boards appeared to be using social media to organize a campaign of revenge against women, « social justice warriors » and the « alpha males » who had deprived them of sexual success. »

(Ging 2019:640)

Ce qui est intéressant et ce que note aussi Ging, c’est que même si les thèmes, les théories et les conceptions sont erronées (à ce jour, il n’a pas été observé l’existance de différentes classes d’hommes à la façon du Meilleur des Mondes d’Huxley), celles-ci s’imposent dans le débat par leur reprise. Debbie Ging explicite cela lorsqu’elle constate que blogueurs et commentateur reprennent les termes développés par ces groupes misogynes :

« Beta masculinity thus became a topic for debate among journalists and bloggers, whose explanations for such expressions of « toxic masculinity » ranged from sexual rejection and unstable employment to video game violence, pornography, and the erosion of white male privilege. »

(Ging 2019:640)

Ging observe un dernier groupe qui cette fois est directement lié au jeu vidéo puisqu’il s’agit des hommes s’identifiant à ce qui pourrait être une « masculinité geek ». Contrairement aux deux précédents groupes qui se revendiquent systématiquement en position de domination (soit par leurs privilèges pour les men’s rights activists), la masculinité geek s’inscrit davantage dans une dialectique de valorisation/répudiation.

« Connell and Messerschmidt (2005) have pointed out, geek masculinity « both repudiates and reifies elements of hegemonic masculinity. » According to Kendall (2011), geek males embrace some aspects of hypermasculinity, such as the valorizing of intellect over emotion, but do not comply with others, such as sexual and sporting prowess. Therefore, although they are white, male and possess significant cultural capital, they perceive themselves as marginalized. According to Massanari (2015), this makes geek males less able or willing to recognize their own privilege. »

(Ging 2019:642)

Marwick et Caplan propose une définition similaire :

« This « geek masculinity » is characterized both by a sense of subordination and persecution (since geeks are often outsiders and nerds) and an aggressive adoption of masculine stereotypes and overt sexism (Salter and Blodgett 2012). »

(Marwick and Caplan 2018:548)

Le jeu vidéo : lieu de convergence entre les manosphères

Ainsi donc, les problèmes liés aux masculinités dans le jeu vidéo (compris ici autant comme un système de représentations qu’un système composé de différents groupes sociaux en interaction) semblent être liés à ces trois groupes d’hommes qui positionnent les femmes, les féministes et leur allié·e·s comme des antagonistes. Aussi, bien qu’il y ait de grandes disparités idéologiques entre ces trois groupes, ceux-ci arrivent malgré tout à s’unir par la coconstruction d’un ennemi fantasmé.

« What unites these multiple masculinities, then, is a common preoccupation with male hegemony as it relates to heterosexual—not homosexual—gender relations, whether that relationship is one of wishful identification with or strategic disavowal of the alpha male ideal. »

(Ging 2019:653)

Par ailleurs, c’est cette convergence qui explique aussi les modes de recrutements des plus jeunes hommes afin qu’ils puissent rejoindre ces groupes oppressifs. C’est pourquoi il est aussi important de prendre en compte les sphères alt-right qui se sont développées durant la décennie 2010. L’alt-right définit un mouvement néo-fasciste de sprémacistes blancs qui réalisent de nombreuses campagne de réinformation sur internet (Bevensee & Ross, 2018). On a pu voir en 2019 de nombreux témoignages de parents devant faire face à la radicalisation de leurs enfants (Gibson, 2019 : Schroede, 2019). Eleanor Boatman apporte une analyse intéressante de la situation aux Etats-Unis dans le sens où c’est tout un système médiatique qui permet aux différentes manosphères, plus ou moins affiliées à l’alt-right, de recruter sans gêne des jeunes garçons plutôt vulnérables émotionnellement (2018) :

  • Le gouvernement actuel (étasunien dans le cadre de sa recherche) ne nomme pas explicitement les suprématistes blancs comme des terroristes (alors qu’ils en sont) ;
  • Le premier amendement (pour ce qui est de la liberté d’expression et du droit de se réunir) est donné prioritaire sur la protection des autres ;
  • Il y a un manque de connaissance de la part du public du fait de fausses représentations de ces groupes alt-right.

Ces facteurs protègent les groupes alt-right de véritables conséquences. Cela leur permet de construire de faux récits à leurs propos de sorte à se positionner en victime. On retombe alors sur un argumentaire équivalent au men’s right activists. Cela rend le combat contre ces groupes très difficile puisque nous avons affaire des personnes qui se positionnent comme rationnelles tout en mobilisant un arsenal d’outils rhétoriques permettant de s’extraire de toutes controverses venant rediscuter leur noyau dur idéologique. L’une des dernières difficultés concernant les manosphères est qu’il est difficile de quantifier le nombre d’individus concernés. Il n’y a pas à ce jour d’étude quantitative faisant consensus sur ces populations. Cependant, les méthodologies de l’ethnographie et de la sociologie appréhendent qualitativement ces groupes et leurs effets sur les populations cibles de harcèlements. C’est pourquoi il ne me semble pas important de savoir s’il faut agir ou pas en fonction d’un seuil. Au contraire, plutôt que sur les individus, il semble nécessaire de s’attaquer aux systèmes discursifs qui sont en place et qui prolifèrent au sein des communautés de joueurs de jeux vidéo. L’un des exmple de ces superpositions de groupes reste encore à ce jour le gamergate :

« Gamergate participants adhered to a normatively white masculine subject position that viewed itself as being under attack from SJWs and feminists, and thus justified harassing behavior through a mantle of victimhood and appropriation of the language of identity politics (Chess and Shaw 2015; Jhaver, Chan, and Bruckman 2018; Mortensen 2016). »

(Marwick and Caplan 2018:548)

Le système discursif des masculinités hégémoniques

Cette question du lexique employé est fondamentale pour Ging est d’autres chercheurs et chercheuses. Elle rappelle notamment la réappropriation du terme « red pill », d’abord employé dans le film Matrix (Wachowsky, 1999) puis au sein de groupes antiféministes :

« Central to the politics of the manosphere is the concept of the Red Pill, an analogy which derives from the 1999 film The Matrix, in which Neo is given the choice of taking one of the two pills. Taking the blue pill means switching off and living a life of delusion; taking the red pill means becoming enlightened to life’s ugly truths. The Red Pill philosophy purports to awaken men to feminism’s misandry and brainwashing, and is the key concept that unites all of these communities. »

(Ging 2019:640)

Cette question du langage et du lexique comme liant est fondamental dans l’étude des dynamiques des manosphères. Emma Jane a notamment proposé le terme de rapeglish pour désigner l’ensemble des outils rhétoriques à disposition de ces groupes afin de pouvoir oppresser et harceler les femmes, les personnes LGBTQIA+, etc.

« By my account, the term ‘Rapeglish’ incorporates – in addition to text-based threats and sexualized invective – image-based abuse, intimidation, and harassment such as pornographic photo manipulations (for example, photos of targets’ heads cut and pasted into explicit sex scenes), as well as the sending of unsolicited ‘dick pics’ (photos of men’s genitals) and ‘cum tributes’ (images taken by men after they have ejaculated onto women’s photos). »

(Jane 2018:664)

L’approche systémique des manosphères est donc primordiale car dans la logique employée par ces groupes, positionner les féministes comme ennemis justifie, selon ces groupes, les campagnes de harcélements :

« Setting up feminism—and feminists—as villains, and men as victims, justifies the networked harassment that often emerges from the manosphere. »

(Marwick and Caplan 2018:548)

L’une des complexités cependant à prendre en compte lorsque l’on aborde les manosphères est qu’en réalité, il s’agit de groupes aux opinions politiques très divergentes. Par exemple, la masculinité geek n’intègre pas forcément un ensemble de discours racistes. Damien Walter, dans un article pour le journal The Independant écrivait de manière optimiste :

far more fans of geek culture, disgusted by the racist bigotry of the Alt-right, have stood against them. The Hugo awards have proved a humiliating defeat for Alt-right activists, while Gamergate has done far more to empower feminist critics of gaming than to silence them. The toxic tactics of the Alt-right are counterproductive, but they must still be resisted with all strength or they may yet score a painful and damaging victory.

(Walter, pour The Independant, 2016)

Debbie Ging aussi évoque ces disparités au sein des groupes tout en formulant que le point central de ralliement de ces groupes reste la définition d’un ennemis commun :

« While the manosphere is by no means an ideologically homogenous bloc, accommodating much infighting between Christian and atheist, homophobic and progay, and proand anti-MGTOW and PUA elements, what is perhaps most striking is the way in which ostensibly contradictory masculine formulations—alpha, beta, jock, geek, straight, gay, Christian, and atheist—can coalesce around any number of contentious issues or flash point events when the common goal is to defeat feminism or keep women out of the space. »

(Ging 2019:653)

Ainsi donc, si l’on veut brièvement résumer ce qui vient d’être dit, il est donc important de noter qu’en premier lieu, les manosphères regroupent des groupes d’hommes extrêmement différents en termes de couleurs politiques mais aussi en fonction des façons dont ils se positionnent à l’égard des femmes, des féministes et de toutes personnes venant remettre en cause les masculinités hégémoniques. Or malgré ces différences, ces groupes arrivent à se coordonner. Cela aboutit notamment à des formes de harcélements voire pire mais aussi de gatekeeping. Emma Vossen définit le gatekeeping comme une tentative de protéger « une identité ou une culture contre des étrangers, mais en pratique, cela a surtout l’air en général d’un panneau ‘no girls allowed’ » (Vossen, notre traduction, 2018:31). A la suite de cela, Vossen présente une anecdote comme étant un exemple de gatekeeping :

« I was attempting to buy a game for myself and yet there was an assumption that I was buying it for my partner who would never have entered the store without me. This is simply because my partner is white, has glasses and a beard, and was dressed in jeans and a hoodie and despite not being a gamer he looks like what people think a Gamer should look like. I, on the other hand, was wearing a dress and makeup, and therefore I was not read as a Gamer despite being the one at the counter ready to buy the game. »

(Vossen 2018:35-36)

Plus généralement, ce gatekeeping fait parti d’un phénomène plus large que Vossen nomme l’inaccessibilité culturelle est qu’elle définit de la façon suivante :

« Cultural inaccessibility is a concept I’ve created to describe the ways that women are made to feel unwelcome in spaces of game play and games culture, both offline and online. Although there are few formal barriers preventing women from purchasing games, playing games, or acquiring jobs in the games industry, this dissertation explores the formidable cultural barriers which define women as « space invaders » and outsiders in games culture. »

(Vossen 2018:4)

De fait, en plus des problématiques de violences, de harcèlements et de ce que j’oublie ici, les manosphères contribuent à rendre le jeu vidéo inaccessible aux femmes et tout groupe dit à la marge des masculinités hégémoniques. C’est pour cela qu’il est important pour les chercheurs·euses, l’industrie et militant·e·s de se positionner dans cette lutte.

Lutter contre ce système discursif de haine

Finalement, à travers ce court état de l’art, il apparait impossible de s’attaquer aux individus composant les manosphères car il s’agit d’avantage d’un système complexe d’individus. Par ailleurs, ces personnes ont développé une rhétorique les rendant capable de se positionner en victime. C’est pourquoi Marwick et Caplan mettent davantage en exergue l’importance de récupérer le vocabulaire employé dans les manosphères pour lui donner un sens nouveau. Pour justifier leur propos, Marwick et Caplan s’appuient sur la récupération du terme « misandre » qui originellement était employé selon elles par les manosphères mais qui fut récupéré par différents groupes féministes, d’abord pour en rire puis pour en revendiquer une nouvelle définition. Il s’agit alors selon d’objets-frontières dans le sens où un même terme est employé par des groupes divergents. La lutte se déroule donc sur la légitimation d’une définition sur une autre.

« Our research also shows that misandry serves as a boundary object, serving to coordinate and convey meaning amongst ingroup and outgroup participants, depending on the source of its use. Men’s rights communities use the term to signify a form of undesirable feminism that they argue privileges women’s rights over men’s, while feminist communities use it as a symbol of the false equivalence they believe the MRM employs in their rhetoric. »

(Marwick and Caplan 2018:554)

Emma Jane relativise néanmoins le succès de cette stratégie tout en la légitimant :

« However, the fact that speaking back to the patriarchy using its own – or any other – language has thus far had only limited success is not a good reason to critique feminist methods or to imply that these have no political use at all. »

(Jane 2018:677)

Cependant, l’un des possibles moyens de luttes serait d’adopter des stratégies semant la discorde au sein de ces hate clusters. Un hate cluster est une matérialisation observable d’un groupe haineux sur internet. Autrement dit, les manosphères se réunissent et s’organisent en hate clusters. Noemie Derzsy, citant Johnson et al. (2019) les définit de la façon suivante :

Clusters were defined as online pages or groups that organized individuals who shared similar views, interests or declared purposes, into communities. […] Hate clusters [are] a ‘network of networks, in which clusters are networks that are interconnected by highways.

(Derzsy, 2019)

Toujours citant Johnson et al (2019), Derzsy évoque quatre stratégies pouvant potentiellement être efficace contre les hate clusters et donc, dans l’interprétation que j’ai des choses, contre les manosphères :

  1. Bannir les petits clusters plutôt que les grands qui immédiatement déclencheraient des backlash médiatiques et donc une nouvelle possibilité donnée aux manosphères de se positionner en victimes.
  2. Bannir un petit nombre d’utilisateurs membres de ces clusters de manière aléatoire de sorte à susciter l’interrogation plutôt qu’immédiatement la victimisation.
  3. Organiser des clusters luttant contre les hate clusters et ce, avec l’aide des administrateurs des plateformes (twitter, facebook, reddit, etc.).
  4. Semer la discorde au sein entre les groupes issus des manosphères. En partant du postulat que leur alliance ne tient que par rapport à leur misogynie, il devient important de les faires interagir sur des questions autour du racismes, du progressismes ou de tout autres phénomènes politiques venant rappeler qu’en réalité, ces groupes sont en désaccord sur de nombreux points.

Ultimement et ce sera la conclusion de cet article beaucoup trop long, une stratégie intéressante il me semble est d’organiser le chaos au sein des manosphères de sortes à ce que ces groupes n’aient pas le temps de harceler des personnes en dehors. C’est pour l’instant une croyance de ma part mais j’apprécie l’idée qu’en instaurant des discordes, ces groupes ne seront pas en mesure de maintenir l’idée d’une masculinité hégémonique et prédatrice. Faisons en sorte que les charognes se dévorent entre elles.

Esteban Grine, 2020.


Bibliographie

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Boatman, E. (2018). The Kids Are Alt-Right : How Media and the Law Enable White Supremacist Groups to Recruit and Radicalize Emotionally Vulnerable Individuals (SSRN Scholarly Paper ID 3404616). Social Science Research Network. https://doi.org/10.2139/ssrn.3404616

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